Un jour, un chapitre : “Je serai champion !” chapitre 4

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JE SERAI CHAMPION !

Une histoire écrite par Christine Hanon

chapitre 4 : La blessure

Malheureusement, trois jours après, mon pied n’est pas guéri et le chef du village est très en colère :
– Tu vas manquer l’école et tu ne pourras pas aider dans la plantation de thé !
Et il ajoute :
– Dire que tu n’as même pas gagné une course !
Je suis fou de rage.
Un soir, Kip apporte à la maison ma lettre de qualification. Sans l’ouvrir, je lui dis :
– Je n’irai pas à Monbassa, puisque je ne peux pas m’entrainer correctement. N’insiste pas, je ne changerai pas d’avis.

Je pense à tous ces efforts que j’ai faits pour rien, à mes rêves qui s’envolent : c’est injuste.
Mon moral est comme le soleil qui descend vers l’horizon : au plus bas.

Je m’assois à l’entrée de notre hutte et je passe la journée là, sans bouger. Je ne vais même pas aider ma mère à traire les chèvres.

Jusqu’au soir, je jette des petits cailloux sur le tronc des acacias géants, comme s’ils étaient responsables de mon malheur. Ma mère m’appelle :

– Aki, viens manger !

– Je n’ai pas faim.
Ma mère insiste, mais je lui crie de me laisser tranquille. En voyant ma mine triste, ma mère part pour le village voisin.
A son retour, elle me tend des herbes qu’elle a cueillies et un livre de sport qu’elle a emprunté à l’instituteur. Il y a dedans plein d’exercices que je peux faire en attendant la guérison de mon pied. Du coup, le moral revient. Je me soigne.
Et mon pied guérit en deux jours ! Il me reste une semaine avant Monbassa. Quel plaisir de courir de nouveau, de sentir la douceur du vent sur ma peau, la terre rouge que je caresse de mes pieds nus ! Aujourd’hui, je cours avec Kip et je croise mes amis les bergers qui me saluent :
– Jambo Swala !
Kip éclate de rire :
– Bravo, Swala ! Monsieur est une antilope !
Et il rugit en faisant mine de me sauter dessus :
– Fais attention que le lion ne te dévore pas !
Je suis tellement heureux de courir à nouveau, je me sens tellement léger, que j’ai l’impression de voler. Je suis le coureur le plus heureux du monde !
Mais quand je rentre chez moi, le chef du village m’attend :
– Tu n’iras pas à Monbassa. Il y a trop de travail ici, on a besoin de toi.

Pour la première fois de ma vie, je me lève et je m’oppose au grand chef :
– Si je ne gagne pas cette course, j’arrêterai. Mais laisse-moi essayer encore une fois. S’il te plait !
Après quelques minutes de réflexion, le vieux chef répond :
– D’accord, Aki. Mais si tu ne gagnes pas, c’est ta dernière course.

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